Agir pour des paysages urbains où la nature tient la vedette
En tant qu’aménageur, les paysages urbains et les espaces naturels sont une dimension fondamentale de toutes nos opérations d’aménagement. Parce que la nature mérite d’être au cœur de Toulouse, ses quartiers et son agglomération, il faut agir pour conforter sa place durable, et celle de la biodiversité. Être à la pointe nécessite d’expérimenter, d’organiser, de mettre en œuvre et de se porter garant des principes de développement durable. Il s’agit aussi, avec les opérateurs et habitants, de trouver les meilleures manières de concilier agrément et préservation des espaces naturels.
Le soin accordé aux sols, une nécessité pour ancrer durablement un quartier
En moyenne, 20 à 25 % de chacune de nos opérations d’aménagement est constituée d’espaces naturels. Voire plus, comme dans l’écoquartier d’Andromède Blagnac, où 70 ha sur 210 sont des espaces verts ! « Intégrés au PLUIH, ces espaces publics doivent trouver toute leur dimension dans l’aménagement envisagé » détaille Valérie Garrigues, coordinatrice de la qualité AUPE (Architecturale Urbaine Paysagère et Environnementale) chez Oppidea. « Il s’agit toujours, sur les ZAC qui nous sont confiées, de partir de l’existant. Or pour ne pas se tromper, il faut commencer par bien étudier le contexte pour économiser et préserver le sol, sans lequel il n’y aura rien de durable. »
Les études de définition permettent de mettre à profit le travail des paysagistes, naturologues, écologues, urbanistes et bureau d’études, en amont de toute action d’urbanisme. Et lors des phases de réalisation, rester vigilant sur l’impact des opérateurs s’impose aussi à notre pratique d’aménageur. A Monges - Croix du Sud (Cornebarrieu), 70 % de l’emprise au sol est en pleine terre. Ce qui n’empêche pas les difficultés, comme l’explique Hugo Bruley, membre de l’équipe Michel Desvigne Paysagiste : « Ce sol argileux est compliqué et a nécessité des ajustements sur les essences. Nous y sommes revenus 10 ans après la phase 1 (2006) : disposer de ce temps nous a évidemment aidé sur l’observation/diagnostic du développement végétal et nous a permis de corriger des espaces, sans transiger sur les principes. »
Des trames vertes comme autant de corridors nature au bénéfice de tous
Valérie Garrigues milite pour « que ces espaces verts publics constituent un chapelet cohérent de zones naturelles ». Comment ? En jouant sur la diversité des espèces, le rythme entre espaces végétalisés, les compromis entre ornement et essences locales, l’objectif de rusticité et de facilité d’entretien, sans négliger la beauté et l’agrément.
Pour le quartier Vidailhan à Balma, la trame végétale pré-existante a été conservée, puis valorisée. Pour le Parc de l’Escalette, zone d’activités à Pibrac, l’allée de grands pins existante, a inspiré toutes les allées boisées du lieu.
Si chaque lieu à son histoire et se trouve traité comme tel, l’objectif est à chaque fois de créer une trame verte domestique, que chacun doit pouvoir s’accaparer, où la biodiversité y sera partout présente.
L’ambition est la même lorsque l’on évoque la ZAC Malepère, au sud de la ville de Toulouse, pour laquelle l’espace nature de la Marcaissonne qui borde le quartier va être déterminant. A Piquepeyre, à Fenouillet, le quartier nature s’appuie sur les espaces naturels et les chênes centenaires, entre canal latéral et Garonne.
Expérimenter pour valoriser la nature est dans l’ADN d’Oppidea
Pour le quartier Las Fonses, à Villeneuve-Tolosane, l’une des priorités a consisté à valoriser l’environnement naturel exceptionnel entre le canal de Saint-Martory, le ruisseau de la Saudrune ou encore les lacs du bois vieux/Lamartine et les gravières de Roques. Sentes et promenades arborées, ainsi que jardins partagés forment un véritable écrin vert amené à se bonifier.
A Monges - Croix du Sud et ses 57 ha, en plus du parc naturel central de 12 ha, le plan d’urbanisme a permis de limiter les ronds-points et l’emprise des voies. Les voiries ont été enserrées dans des cordons boisés, très denses, histoire de protéger le parc boisé central d’un côté et de préserver l’intimité résidentielle de l’autre. En phase 2, depuis 2016, 4000 arbres ont été plantés.
Dès 2006 à Andromède, à Monges et à Vidailhan, la gestion de l’eau a fait l’objet d’un vrai parti-pris : les noues ont remplacé le réseau enterré de récupération des eaux pluviales jusqu’ici pratiqué, les bassins de rétention ont été ouverts et naturalisés. A chaque fois, l’expérimentation était loin d’être gagnée, les questions nombreuses. Et pourtant, ça marche ! Un effet vertueux est même clairement visible. « On peut y observer les saisons, les couleurs, la faune y est revenue en masse » note Valérie Garrigues. A l’heure où priorité est donnée à la sauvegarde de la biodiversité, l’expérimentation peut devenir quelquefois la règle…
Hugo Bruley, paysagiste au sein de l’agence Michel Desvigne paysagiste (MDP)
Impliquer acteurs et habitants pour une « logique nature » partagée, sur Toulouse Métropole
Faire que les habitants et usagers des nouveaux quartiers se saisissent des potentialités des espaces verts est aujourd’hui l’idée défendue. « Sur Andromède-Blagnac, la phase 3 va voir émerger une activité maraîchère. Ce passé existait, et nous croyons que le contexte est désormais mûr pour s’y lancer, pour que chacun en devienne acteur » relève Valérie Garrigues.
Sur nos quartiers, certains programmes proposent des places centrales avec arbres fruitiers, tandis que jardins privatifs et parties communes des résidences bénéficieront de haies fruitières voire de jardins potagers. Pour assurer la réussite durable de ce genre de dispositif, Oppidea demande aux acteurs retenus de s’engager, de s’impliquer : sur deux à trois ans, avec les habitants volontaires mais aussi les services communaux chargés de l’entretien, un transfert de bonnes pratiques est réalisé.
Tous les espaces végétalisés des « ZAC Oppidea » doivent pouvoir voir leur ambition prolongée dans chaque ilôt résidentiel, avec le concours des promoteurs, puis des syndics de gestion et des habitants. « Il s’agit d’un défi majeur de mobiliser et faire intégrer aux gestionnaires ces dimensions » indique ainsi Valérie Garrigues.
A l’échelle des ZAC, une véritable réflexion pourrait aussi être enclenchée, afin de laisser vierge certains espaces, et les rendre à une nature non domestiquée.
La démarche d’auto-évaluation de ces éco-quartiers qui vient d’être initiée par Oppidea permettra d’alimenter la réflexion, capitaliser les expériences et ainsi faire émerger une culture commune de l’aménagement durable.
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